À mi-parcours, les clubs français repoussent les limites du possible

EUROLIGUE 2024/25 – Suite à la 17e journée disputée en fin de semaine dernière, la moitié de la saison régulière s’est écoulée. Dans les pas du Paris Basketball, de l’AS Monaco, et de l’ASVEL, le basket français affiche un niveau de performance historique. Dressage d’un bilan extrêmement positif !

Paris Basketball (1er/11V-5D) : Un néophyte qui met les géants d’Europe à ses pieds

La saison dernière, le Paris Basketball avait littéralement retourné l’Europe. Sous les ordres de Tuomas Iisalo, le club parisien s’était imposé comme l’attaque la plus dangereuse du continent, porté par un jeu à l’intensité quasiment jamais vue sur le Vieux Continent. En EuroCoupe, TJ Shorts et ses partenaires ont écrasé la compétition pour s’offrir la victoire, synonyme de qualification en EuroLigue. Le passage au stade supérieur s’annonçait donc délicat. Avec un effectif quasi intégralement néophyte à ce niveau et la perte de son coach finlandais, il était difficile de situer cette équipe face aux mastodontes européens. Pourtant, après 17 journées, c’est bien le club de la capitale qui trône au sommet du classement !

Nommé sur le banc, Tiago Splitter a rapidement réussi à prendre en main son groupe. Le Brésilien a gagné du crédit en apportant plus de sécurité défensive à son groupe, sans remettre en cause ce qui avait marché auparavant : déployer une intensité de tous les instants, et shooter dès qu’une opportunité se présente. Un style de jeu qui se traduit dans les statistiques, paris disposant de la 3e meilleure attaque (86,8 points), du 3e plus grand nombre de tirs à 3pts réussis (10,3), mais également du 2e plus grand nombre de rebonds captés par match (36,2).

À la baguette, TJ Shorts est dans la discussion pour le titre de MVP (19,3 points, 7,9 passes). Malgré sa petite taille, le meneur américain aligne les carnages, et peut compter sur les soutiens de Nadir Hifi et Maodo Lô pour assurer la continuité durant 40 minutes. Malgré quelques déceptions (Sebastian Herrera, Leon Kratzer), l’alchimie collective dégagée par ce groupe a fait des ravages. Les Parisiens ont ainsi réalisé une série folle de 10 victoires consécutives, tout en s’offrant le scalp des plus grands : Monaco, Panathinaïkos, Barcelone, Anadolu Efes, Olympiakos… Tous sont passés à la casserole. Si les hommes de Splitter restent sur deux défaites, à Lyon-Villeurbanne, puis face au Real Madrid, l’Europe est prévenue : il faudra compter sur le petit nouveau !

TJ Shorts et le Paris Basketball en plein rêve (Crédit : Icon Sport)

AS Monaco (2ème/11V-6D) : Des attentes à satisfaire, mais des résultats convaincants

Si la Roca Team a fait parfois preuve d’irrégularité en ce début de saison, cette dernière pointe pourtant à la 2e place du classement, permettant au basket tricolore de truster le haut du panier. Il faut dire que les Monégasques ont vécu un début de saison animé. Recrues phares de l’intersaison, Nick Calathes et Furkan Korkmaz n’ont quasiment pas joué. Si le retour du premier est patiemment attendu, le second ressemble de plus un plus à un flop total. Souvent critiqué ces derniers mois, voire années, Sasa Obradovic a fini par faire les frais du manque de constance de son groupe, en étant renvoyé mi-novembre.

Depuis, Vassilis Spanoulis a pris les commandes, et tente d’insuffler une nouvelle dynamique. Pour cela, il peut s’appuyer sur un Mike James fidèle à lui-même. À ses côtés, Élie Okobo a pris de l’épaisseur, et gagné en régularité. Ce dernier a livré plusieurs chefs-d’œuvre, ayant sorti son équipe de belles ornières, et est le meilleur scoreur des siens (14,2 points). Le coach grec a également sorti du placard Terry Tarpey, dont l’apport défensif fait un bien fou. Avec un groupe ultra-expérimenté, de la qualité à tous les niveaux, et la volonté d’enfin aller chercher le titre, la Roca Team version Spanoulis pourrait bien faire des ravages.

Il faudra malgré tout mettre un terme aux trous terribles qui parsèment certaines rencontres, ou encore améliorer un rebond parfois problématique (32,8 prises en moyenne). Les prémices sont intéressantes, et on attend avec impatience la suite !

Le Monaco d’Élie Okobo tient son rang (Crédit : Icon Sport)

ASVEL (13e/8V-9D) : Enfin au niveau de l’EuroLigue

Habitué à se partager le bonnet d’âne avec l’Alba Berlin ces dernières années, l’ASVEL semble avoir enterré ses vieux démons. Suite à trois années de vaches maigres, le club lyonnais est sur les bases d’une saison record. En cumulant déjà 8 victoires, il pourrait ainsi effacer la marque des 13 succès acquis en 2021, tout en tirant un trait sur trois dernières campagnes cataclysmiques (8V en 2022, 8V en 2023, 9V en 2024). Sur le banc, Pierric Poupet réalise un excellent boulot en dépassant les attentes. Ce dernier a rendu son groupe accrocheur et capable d’aller chercher la victoire tous les soirs. Si certaines défaites furent cruelles, les victoires ont été belles. Ces dernières semaines, l’ASVEL a même réalisé une série de trois victoires de rang, en s’offrant Paris, le Partizan et Kaunas. Le Real a également chuté dans le Rhône, tandis que l’Anadolu s’était fait rouler dessus.

Revenu dans l’hexagone cet été, Théo Maledon est évidemment la principale raison de ces succès. Dépositaire du jeu et option offensive privilégiée, il est actuellement le 4e scoreur de l’EuroLigue (18,7 points). Mais sa montée en puissance est progressive (22 points de moyenne sur les neuf derniers matchs). Avec un Nando de Colo toujours magistral sur de courtes séquences malgré le poids de l’âge, le club lyonnais s’appuie sur deux maestros, qui ont trouvé une complémentarité létale avec la paire de pivots 100% tricolore, Joffrey Lauvergne – Neal Sako.

Autour, des rôles ont été trouvés pour tout le monde. En parallèle, les erreurs de casting corrigées, Admiral Schofield ayant été remplacé par le précieux Andre Roberson. Pour la première fois depuis plus de trois ans, l’ASVEL est respectée, et représente même une menace réelle pour une qualification au play-in, la 10e place n’étant qu’à une victoire. Le basket français se porte à merveille, merci pour lui !

Neal Sako et Nando De Colo, éléments clés de la bonne tenue de l’ASVEL (Crédit : Icon Sport)